Entrée | Lexique des dialectes du Nord de Madagascar | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Partie du discours | nom propre (titre de livre) | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Sous-titre | Tankaraña, Sakalava, Tsimihety, Betsimisaraka, Saint-Marien | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Editions | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Copyright | ZOMARÉ | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Vocabulaire | Littérature: livres | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Description | Lexique originally mis sur le web par ZOMARÉ
et reproduit avec permission ici, sous le titre:
Lexique des dialectes du Nord (Zomare).
Le lexique publié ici résulte de la compilation de quatre travaux différents, tous dus à des Missionnaires et 5 séminaristes catholiques du Nord de Madagascar : Ces vocabulaires se proposaient uniquement d'être des outils pratiques pour les missionnaires qui les avaient rédigés, et pour leurs confrères. Ils n'ont aucune prétention scientifique. Le principe adopté est toujours celui de recenser les mots qu'on ne trouve pas dans le dictionnaire malgache le plus usuel, le Dictionnaire malgache-français de A. Abinal et V. Malzac, ou qu'on y trouve, mais avec un sens différent de celui qui est attesté dans les dialectes du Nord. C'est ce principe - excluant toute ambition de description systématique du lexique d'un dialecte - qui a été suivi par la plupart des vocabulaires régionaux publiés depuis l'Essai de Dictionnaire betsileo du Père H.-M. Dubois (Tananarive, Imprimerie Officielle, 1917, 2 vol.). De fait, étant donné la grande unité des dialectes malgaches, ce genre de travaux signalant seulement les différences d'un dialecte à un autre mieux connu suffisaient à remplir le but pragmatique qu'ils se proposaient, et ils ont rendu et continuent de rendre de grands services. C'est bien pourquoi nous avons cru utile d'éditer le présent Lexique. Des quatre documents utilisés, 1 et 4 ont été multigraphiés, mais sont aujourd'hui introuvables, et 2 et 3 sont toujours restés manuscrits. Nous justifions notre décision de les compiler par le fait que les quatre documents sont en réalité dépendants les uns des autres : le manuscrit du Père David (3) a servi de source partielle au polycopié du Père Jouan (1), et peut-être au cahier d'étude du Père Irrigaray (2), mais il a été continué ensuite et comprend deux éléments qui ne sont pas repris par les successeurs. Quant au lexique du Père L'Hermite (4) il utilise celui du Père Jouan (1) et il est d'ailleurs le moins original des quatre. Tous enfin (sauf peut-être le cahier du Père Irrigaray, 3) sont sous l'influence du Dictionnaire malgache-français rédigé selon l'ordre des racines par les Missionnaires catholiques de Madagascar et adapté aux dialectes de toutes les provinces (Ile Bourbon, Etablissement malgache de N.-D. de la Ressource, 1853), connu comme « Dictionnaire Webber », dont certains articles ont été tirés. Nous ne les avons pourtant pas exclus, car il est parfois difficile de distinguer ce qui est repris du Webber et ce qui résulte d'une collecte originale. Nous présenterons maintenant quelques remarques sur l'intérêt des renseignements fournis par le présent Lexique. Quelques mots sont particulièrement attribués à tel ou tel dialecte : antankaraña, sakalava, betsimisaraka, dialecte de l'île Sainte- Marie, tsimihety, ce dernier pauvrement représenté. Ces attributions n'ont pas été faites systématiquement par les rédacteurs. Le dialecte antankaraña est dans l'ensemble le mieux représenté (ce qui est bien explicable puisque deux des rédacteurs, les Pères Jouan et Irrigaray résidaient à Joffreville et à Ambilobe, en pays antankaraña). Comme il se trouve que les dialectes du Nord constituent du point de vue du lexique un ensemble assez cohérent, l'inconvénient n'est pas trop grave. On trouvera des indications assez nombreuses sur le lexique d'origine bantu, avec des emprunts rarement recensés, tels que bandra, bandrabandra (swahili banda « hangar »), onga (swahili unga « farine ») ou piripity (nom d'une danse et d'un style musical introduits à Madagascar par les Makoa ou Makhuwa du Mozambique). Plus nombreux encore sont les emprunts à l'arabe, mais qui ont été transmis selon toute vraisemblance par l'intermédiaire du swahili et du comorien, ainsi bahary « mer » (de l'arabe), donia au sens de « réjouissances » (de l'arabe signifiant « ce bas monde » opposé à l'au-delà et à la spiritualité), jomola au sens de « en gros » (de l'arabe signifiant « tout entier »), moridy au sens de « Malgache qui suit les coutumes musulmanes » (de l'arabe * « disciple dans une confrérie mystique ». On remarquera ce que ces notations traduisent d'attention au phénomène de la conversion à l'Islam dans certaines régions (pays antankarana) chez nos rédacteurs missionnaires. Lorsqu'ils se risquent à des interprétations, ils ne sont par contre pas toujours heureux, ainsi lorsque la formule de salutation akory aly ? « comment allez-vous ? » est expliquée par alina « nuit » alors qu'il faut y voir un emprunt et un calque à l'arabe par l'intermédiaire du swahili (de l'arabe * swahili haligani ?, litt. « comment (ta) santé ? »). De même expliquer euà « oui » par eny ho aho est au mieux une étymologie populaire, alors qu'il faut y voir un emprunt au comorien ewa « oui », lui-même issu de l'arabe signifiant « par Dieu ! »). Dans le domaine de la religion traditionnelle, la moisson est assez pauvre ; on pourra néanmoins remarquer les acceptions recueillies pour le mot doany :« résidence royale » qui « désigne aussi la mer » - sans aucun doute parce que certains esprits des rois défunts sont censés résider dans l'océan. Ce glissement nous permet de comprendre pourquoi doany en vient dans les dialectes du Sud à désigner un phénomène de possession par des esprits de l'océan. Du point de vue phonétique, il ne faut accepter qu'avec précaution les indications de nos rédacteurs. Certains avaient tendance à « mériniser » les mots qu'ils notaient. D'autre part l'instabilité du h en antankaraña et l'évolution en ô des groupes ao et oa ont amené beaucoup de confusions et d'hypercorrections dans le cahier du Père Irrigaray (document 2). Les conventions des rédacteurs n'étant pes toujours homogènes, nous avons cru pouvoir les ramener au système utilisé par le Département de Langue, Littérature et Civilisation malgache de l'Université de Madagascar, dont les points les plus notables sont l'usage de ô pour [o], ñ pour [?] (n vélaire) et pour [?]. La place de l'accent d'intensité n'est pas toujours indiquée. Nous l'avons parfois rétablie, quand cela nous a paru facile, mais pour certaines entrées nous avons préféré ne rien indiquer plutôt que de risquer une interprétation contestable. Enfin, nous avons cru pouvoir conserver en annexe quelques textes, un chant, des contes et des proverbes recueillis par l'un ou l'autre des rédacteurs, et qui témoignent de leur intérêt pour la tradition orale des régions où ils travaillaient. (Note) Voici la liste de ces articles :
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Mis à jour le 2024/07/24 |